"Sécheresses chroniques, températures élevées, précipitations aléatoires, printemps précoces et hivers doux... Le changement climatique est une réalité pour de nombreux agriculteurs·trices". Ainsi commence un article publié sur le site internet du réseau national Civam. C’est d’ailleurs le thème des prochaines rencontres Civam, "Pâturer une nature qui change : et demain, on pâture quoi ?", qui auront lieu les 26, 27 et 28 octobre dans l’Hérault.
Recueils d’expériences d’éleveurs·ses du Massif central
Face au constat du changement climatique, des éleveurs·ses du réseau Agriculture durable de moyenne montagne (ADMM) ont testé différentes pratiques et ont publié fin 2019 un recueil d’expériences, "Aléas climatiques en Massif Central : quelles adaptations mises en œuvre par les paysans du réseau Agriculture durable de moyenne montagne ?", téléchargeable ci-dessous. Ce recueil de 32 pages s’articule autour de différents points :
- des maïs population pour sécuriser l’alimentation du troupeau ;
- le méteil, une culture aux multiples possibilités ;
- redéfinir son système pour intégrer des méteils à pâturer ;
- sécuriser pour faire face à la sécheresse : mise en place de plusieurs ateliers pour plus d’adaptabilité ;
- un sursemis de céréales pour limiter la dégradation des prairies et assurer une production de printemps ;
- maximiser la résistance au sec du système : méteils, dérobées et pâturage tournant rationné ;
- la culture des dérobées fourragères pour assurer une pâture automnale ;
- pâturer du report sur pied pour pallier l’absence de repousse ;
- report sur pied et collaboration avec les céréaliers pour sécuriser un stock de foin.
Extrait de l’édito du document, écrit par Cédric Deguillaume, éleveur en Corrèze :
« Il n’existe pas de solutions clé en main, mais celles-ci doivent être imaginées en adéquation avec les contextes, contraintes et opportunités locaux. Elle ne peuvent se résumer à des réflexions sur le maintien de l’élevage en Massif Central dans sa configuration actuelle, qui risque d’amener à des solutions simplistes et non durables. Réfléchir à l’adaptation de nos élevages au changement climatique, c’est réfléchir à l’évolution de nos fermes dans les 20 ans à venir. Cela implique de le faire dans une vision complexe de nos environnements de travail, en connexion avec les évolutions futures, notamment de demande alimentaires, et pour répondre aux enjeux environnementaux globaux ».
Le réseau national Civam en a fait un article synthétique, que vous pouvez retrouver ici.
Le pâturage d’arbres fourragers - expérimentation de l’INRAE
L’INRAE de Lusignan mène en ce moment une expérimentation pour intégrer dans la ration de vaches laitières des feuilles d’arbres, plantés autour et dans les prairies. Les chercheurs qui travaillent sur ce sujet - J-C. Emile, P. Barre, R. Delagarde, V. Niderkorn, S. Novak - ont publié un article synthétique de 6 pages, "Les arbres, une ressource fourragère au pâturage pour des bovins laitiers ?", qui est téléchargeable ci-dessous. En voici le résumé :
« Les dispositifs expérimentaux mis en place permettront d’étudier différentes espèces, organisations spatiales et types de protection vis-à-vis du troupeau, ainsi que plusieurs modes d’exploitation de ces ressources ligneuses. La valeur nutritive des feuilles collectées en été sur 27 espèces ligneuses fait l’objet d’une large évaluation (valeur énergétique et azotée, teneur en fibres et en tanins condensés, digestibilité, dégradabilité théorique de l’azote). Plusieurs espèces présentent un excellent profil pour leur valeur protéique et énergétique : le mûrier blanc et le frêne, mais aussi le tilleul, l’aulne de Corse et un certain nombre de lianes et d’arbustes. D’autres espèces conviendraient également pour alimenter en été, et par le pâturage, des animaux à l’entretien ou aux besoins plus modérés que des animaux en lactation ».
Des vidéos de témoignages dans l’Hérault
Le Civam Empreinte, qui accueillera le séminaire d’échange prévu fin octobre 2022, a réalisé plusieurs vidéos sur les systèmes d’élevages de ses adhérents et adhérentes. On y parle de conduite de systèmes pâturants ; de pastoralisme dans des milieux "peu" productif (garrigues, tourbières, montagne sèche...) ; de relation Humain - animal en élevage pastoral.
Retrouvez toutes leurs vidéos sur leur chaîne YouTube, encliquant ici.
ça bouge aussi à B.L.E
B.L.E mène un travail autour de cette question "Quelles pratiques permettent de rendre les élevages de ruminants au Pays basque plus économes et autonomes ?", avec l’enjeu de la viabilité économique des fermes, mais aussi de la vivabilité, en terme de charges de travail et d’autonomie décisionnelle.
Une première restitution de ce travail devrait avoir lieu mi-octobre, suivi de rencontres techniques organisées à la demi-journée, sous forme de "bout de prairie", par production (caprin, ovin lait, ovin viande, bovin lait et bovin viande).