Les prairies du Pays Basque et du Béarn ont été fortement touchées par la chenille des prairies en cette fin d’été / début d’automne. Les conditions pour la prolifération des chenilles étaient réunies : hiver-printemps derniers doux, été chaud et sec.
C’est à partir de début septembre que les premiers signalements nécessitant une intervention ont été réalisés. Des zones jamais impactées auparavant, notamment en montagne (secteur des Aldudes, Arnéguy) ont aussi été ravagées, occasionnant des pertes fourragères importantes pour les éleveurs qui ne connaissaient pas l’ampleur du phénomène.
De nombreuses parcelles ont été traitées aux insecticides de synthèse. Des traitements alternatifs existent pourtant, comme faire pâturer, faucher, épandre des insecticides à base de Bt autorisés en AB etc., mais parfois cela ne suffit pas tant les attaques sont virulentes.
C’est pour cela qu’un projet d’étude de lutte contre la chenille des prairies est lancée, visant à concilier la préservation des ressources fourragères et la biodiversité. Il est mené par la LPO, BLE, EHLG, le lycée Jean Errecart et la FDGDON 64. L’idée générale est de mettre en place différents protocoles afin de capitaliser le plus grand nombre d’informations sur le Cirphis.
Cet été, des pièges ont été déposés à Sare, Pagolle et Lantabat, pour essayer de voir les prédateurs potentiels de la chenille et connaître le gradient d’apparition des papillons dans le temps. En compagnie des étudiants du lycée Errecart, les relevés pédologiques et floristiques se multiplient pour tenter de comprendre l’influence de la composition des prairies sur l’intensité des attaques. De plus, le protocole ECODIAG mis en oeuvre par les étudiants permet de voir si les infrastructures agro-écologiques du paysage (haies, ruisseaux, bandes enherbées...) ont une influence sur l’accueil potentiel de prédateurs pour le Cirphis. Les résultats de ces données sont en cours d’analyse et d’interprétation !
Par ailleurs, un message a été diffusé par les porteurs de ce projet pour la création d’un réseau de biovigilance sur le Cirphis. Pour récolter de l’information, le groupe d’étude lance un appel auprès des communes, des agriculteurs comme des particuliers, pour faire remonter leurs observations actuelles de la chenille (individus, nombre, localisation de parcelles attaquées...). L’idée est que chacun puisse notifier depuis chez lui ses observations sur la chenille ou le papillon dans un tableur Excel.
SI vous souhaitez participer, vous trouverez ci-dessous toutes les explications pour reconnaître une chenille de Cirphis, ainsi que ses dégâts. Vous trouverez également de quoi faire remonter vos observations, avec des contacts de personnes travaillant sur ce projet à qui vous pouvez directement poser vos questions.
Attention, de nombreux papillons sont encore observés actuellement, pensez donc à bien surveiller vos prairies...