Le réseau Civam : accompagner la transition agro-écologique

Fondé dans les années 1970, le réseau Civam a pour objectif de travailler en collectif sur des thématiques innovantes, peu ou pas travaillées par la recherche institutionnelle.

Retour sur les objectifs 2015-2020 du réseau Civam, ainsi que sur ses ambitions pour 2030.

Le réseau Civam s’est structuré en trois échelons :

  • l’échelon national —> c’est actuellement 20 salariés, portant différents objectifs : soutenir des visions, des valeurs, des systèmes, ainsi que l’accompagnement comme l’émergence de groupes locaux ; représenter les valeurs et les systèmes agricoles et alimentaires défendus par le groupe (systèmes de productions économes et autonomes...) ; partager et créer du lien entre les groupes locaux (initiatives, orientations politiques...) ; créer de nouvelles connaissances et de nouvelles ressources ; mutualiser des moyens (formations, contenu pédagogique...).
  • l’échelon régional —> cet échelon n’est pas présent dans toutes les régions où se trouvent des Civam locaux. Ses objectifs sont d’accompagner les groupes locaux d’une même région et de faire le lien entre l’échelon local et national.
  • l’échelon local —> c’est l’échelon de B.L.E par exemple, ou du Civam Béarn. Aujourd’hui, il existe 130 groupes locaux, pour environ 300 salariés et 13 000 adhérents.

" Les Civam sont des accompagnateurs mais pas des préconisateurs. Notre objectif est de permettre aux acteurs de s’approprier des méthodes, pour qu’ils puissent co-construire leurs propres solutions en utilisant les ressources dont ils disposent. Réseau Civam fédère et anime la vie du réseau autour du principe fondateur et partagé de l’éducation populaire. Il s’emploie à favoriser les échanges de pratiques entre ses membres pour développer les initiatives rurales. Il stimule les dynamiques collectives et assure appui et conseil dans une logique de renforcement de la capacité d’agir des échelons plus locaux ", cf le document téléchargeable ci-dessous, Agriculture durable et développement rural - Accompagner la transition agro-écologique avec le réseau des Civam.

Sur la période 2015-2020, il ressort 8 thématiques travaillées à plus de 50 % par le réseau :

  • les projets alimentaires territoriaux ;
  • l’arbre, bocage et agro-foresterie ;
  • l’accompagnement de porteurs de projets ;
  • l’accompagnement de filières territoriales ;
  • les systèmes de cultures économes, les systèmes herbagers économes, ainsi que les systèmes maraîchers économes ;
  • la santé animale ;
  • la transformation à la ferme et la vente directe ;
  • la sensibilisation et l’éducation à l’alimentation durable.

Globalement, il ressort du Plan de développement agricole et rural (PDAR) établi par le réseau sur cette période des points forts, comme des résultats et actions concrètes sur le terrain cohérents avec les attentes sociétales, une certaine légitimité, des volets techniques et économique maîtrisés, une approche non corporatiste etc.... mais aussi des limites, comme la visibilité et la diffusion des initiatives, une vitesse de démultiplication lente et une difficulté à mesurer les impacts des actions menées sur les territoires (absence d’indicateurs).

Le réseau national a lancé une enquête en 2021 auprès de ses adhérents, afin de dresser un bilan sur les actions du réseau et d’améliorer certains points, comme l’organisation du réseau (national / régional / local), l’appui à la gestion financière et à la réflexion sur le modèle économique ou s’intéresser davantage aux nouvelles initiatives.

Grâce à cette enquête, le réseau Civam est en train de finaliser ce vers quoi il voudrait tendre en 2030, en tant que société et en tant qu’organisme :

  • " un réseau en croissance, attractif et optimiste : avec 11 % d’adhésions supplémentaires entre 2017 et 2020, le réseau des Civam est en croissance. Il se montre aussi attractif : l’enquête Civam 2030 révèle qu’une dizaine de Civam sont sollicités par d’autres groupes pour rejoindre le réseau ou créer un nouveau Civam". En 2030, l’idéal serait pour le réseau d’avoir une place renforcée au sein des institutions, notamment de l’éducation et de la recherche ; une augmentation conséquente du nombre d’adhérents et de la couverture du réseau (" des Civam partout ") ; une ouverture à l’international.
  • au niveau institutionnel —> une importance reconnue de la place du collectif ; la fin des importations de soja ; une régulation des prix pour faciliter l’installation ; une décentralisation ; un renforcement de l’alimentation dans le paysage institutionnel.
  • au niveau de la production agricole —> un changement de paradigme, avec le développement d’une agriculture biologique et paysanne, la réduction de la dépendance en protéines végétales, l’adaptation au changement climatique, la réappropriation des races et semences locales et la réhabilitation de l’arbre.
  • au niveau de l’alimentation —> la fin de la précarité alimentaire (" les restos du coeur, c’est fini "), avec une alimentation saine pour tous, qui nous soigne.
  • au niveau du renouvellement de la profession —> des installations massives, avec 2 millions d’agriculteurs et des citoyens dans le paysage agricole... soit une inversion de la courbe des actifs agricoles.
  • au niveau des mouvements de populations —> délocalisation des villes, accueil de nouvelles populations dans les campagnes et création de nouvelles solidarités entre populations (citoyens, paysans, précaires, migrants...).

Aujourd’hui, à l’échelle mondiale, plus de 50 % de la population vit en ville... et on l’estime à 70 % en 2050. Cependant, cela reste des études prospectives et la tendance peut être inversée !