Le mois de la BIO en Iparralde !

Éleveur bio, le métier de demain ! Le contexte économique et social de l’élevage est difficile, particulièrement en bovin viande et vache laitière, la décapitalisation est à l’œuvre dans beaucoup de fermes. Les métiers de l’élevage sont aussi remis en cause sociétalement, à cause de l’image désastreuse donnée par l’élevage industriel. Cet amalgame est profondément injuste pour les éleveurs de nos territoires engagés dans des systèmes pâturant, transhumants, réduisant les traitements allopathiques au strict minimum, travaillant avec des races rustiques ou en finition lente.... Parmi ces fermes plus autonomes, économes, les élevages en AB sont au devant , et Le Mois de la Bio est l’occasion de proposer plusieurs rendez-vous pour donner à voir cela et échanger entre éleveurs sur la viabilité et la vivabilité des systèmes.

En Iparralde, B.L.E organise ou co-organise différents évènements, afin de mettre en avant les systèmes en agriculture biologique en élevage :

  • une journée organisée avec le lycée Jean Errecart le vendredi 19 novembre, "Développer la production et la transformation de lait de brebis bio sur le territoire" ;
  • des soirées apéro-conversion, dont une déjà prévue le 25 novembre à la Maison pour Tous de Barcus ;
  • une journée ferme ouverte, avec des ateliers d’échanges sur l’AB en bovin allaitant, à St Palais, le 9 décembre.

Les apéros-conversion

En 2020, B.L.E a enquêté 15 éleveurs en AB. Voici quelques extraits de ce qu’il en ressortait : « Le principe de la bio c’est de faire avec ce qu’on a sur place. », « Le premier argent gagné est celui qui n’est pas dépensé.  », « Si tu passes en bio pour les primes, tu vas vite voir que ce n’est pas le nerf de la guerre  », « Le problème ce n’est pas le manque de surface, c’est le nombre trop important d’animaux  », « Nous sommes conscients que nous ne produisons pas beaucoup, si nous voulions plus produire nous saurions quoi faire ! », « Nous forçons moins les brebis donc nous avons moins de problèmes. Nous avons moins de diarrhées, moins de mammites et moins de boiteries.  », « Ce n’est parce que c’est bio qu’on peut produire n’importe comment. Parfois le foin de luzerne ou le maïs grain n’est pas de très bonne qualité.  ».
Tout est dit ou presque dans ces témoignages. Au final, la tendance qui se dessine dans le groupe des fermes enquêtées est ainsi la suivante : un revenu moyen un peu plus élevé que le groupe de fermes témoin (Observatoire ovin), avec un chargement moins élevé et un volume de production plus faible, des subventions plus faibles, une valorisation du lait supérieure et un niveau de charges opérationnelles et annuités (nettement) plus bas. Les achats de fourrages et céréales en bio étant plus coûteux, un nouvel équilibre économique plus économe est trouvé. Attention, ce sont des tendances, chaque ferme est unique, comme disait Coluche, « les moyennes, c’est comme le string : ça donne des idées mais ça cache l’essentiel  » !
Notez déjà la prochaine date : apéro-conversion le 25 novembre à Barcus !
Consultez régulièrement l’agenda de notre site internet pour connaître les dates et lieux des prochains apéros-conversions !

La journée ferme ouverte

En bovin viande, le réseau CIVAM Nouvelle Aquitaine organise une rencontre ferme ouverte le 9 décembre à Beyrie sur Joyeuse et Saint Palais (64120). C’est encore et toujours ces choix de plus d’autonomie et d’économie qui seront illustrés et travaillés dans le cadre d’ateliers pratiques. Les témoignages d’éleveurs locaux (Iparralde, Béarn, Chalosse..) seront mis en avant, complétés par des retours d’expériences des groupes CIVAM du Limousin, des Deux-Sèvres ou de Charente. 5 thèmes d’ateliers seront proposés, ponctués par deux sessions de visite guidée de la ferme.
Le premier atelier aborde la question épineuse de la valorisation en bio avec notamment le retour d’expériences du groupe d’éleveurs Biozkaria qui fête ce mois d’octobre 2021 ses 10 ans de travail avec les cantines, ainsi qu’un collectif d’éleveurs poitevins ayant investi dans un atelier de découpe . L’atelier 2 est technique : pâturage tournant, système à l’herbe -avec un focus sur l’engraissement à l’herbe. Le troisième atelier permettra d’illustrer et évaluer les pratiques alternatives inspirées de la kinésiologie et l’importance des réglages de ration (groupes Obsalim). Sur des perspectives plus d’avant garde, l’atelier 4 est un état des lieux de la question de l’abattage à la ferme. Enfin, un dernier atelier, animé par le CIVAM du Haut Bocage, abordera l’intérêt de la polyculture-élevage (complémentarité).
Ce dernier thème est très important. Si l’on prend un peu de recul, nous savons que l’agriculture biologique idéale « pensée » selon ses fondateurs est un système de polyculture-polyélevage, que ce soit à l’échelle d’une ferme ou d’un petit territoire. En AB, de par l’interdiction des engrais azotés de synthèse, l’élevage est un élément clé, par la valorisation des ressources herbagères ou de végétation semi-naturelles et l’importation d’azote qu’il réalise. Ce sont aussi les enjeux de l’emploi et de l’installation dans les zones de montagne, beaucoup de jeunes qui veulent s’installer, que ce soit dans une transmission familiale ou en hors-cadre familial, veulent le faire en bio. Le Mois de la bio est en Sud Aquitaine l’occasion idéale de se redire tout cela et de mettre en valeur ce que sera le métier d’éleveur demain.

Développer la production et la transformation de lait de brebis bio sur le territoire

Aujourd’hui, plusieurs laiteries de nos territoires sont en recherche de lait bio, avec des engagements pluriannuels et des niveaux de rémunération supérieurs de 30 à 45 % au prix de base. A titre d’exemple, dans le cadre du mois de la bio, une visite de l’atelier transfo de Bazkalia à Espelette sera proposée pour illustrer cette demande dans les 3 laits sur nos territoires.
Au programme de la journée du 19 novembre (davantage de détails sur notre page Facebook ou dans la rubrique agenda de notre site internet) : accueil sur le site de la plateforme technologique agroalimentaire ; table ronde avec l’intervention de Ludivine Mignot - chargée de mission agriculture biologique de la chambre d’agriculture 64 -, Thomas Erguy - coordinateur du Civam bio B.L.E-, Xavier Recondo - responsable de la plateforme technologique agroalimentaire du lycée-, Thomas Breuzer -président de Bazkalia- et Josiane Elissalde -responsable production chez Bazkalia.

Retrouvez l’ensemble des rendez-vous du mois de la bio sur : https://www.moisdelabio.fr/

Ci-dessous, les programmes téléchargeable de la journée du 19 novembre et celle du 9 décembre.