Le collectif est officiellement créé en 2019, avec pour objectif d’étendre la sécurité sociale à l’alimentation, et plus seulement à l’accès aux soins.
Au départ, c’est trois constats qui rassemblent les membres actuels du collectif : "l’impossible transformation de l’agriculture sans mettre en œuvre des politiques alimentaires ; la nécessité de dépasser l’aide alimentaire et de penser l’accès de tous et toutes à une alimentation choisie ; l’institution d’une organisation démocratique de l’économie de la santé, tout en assurant le droit à la santé, grâce à la branche maladie du régime général de sécurité sociale entre 1946 et 1959".
Concrètement, la sécurité sociale de l’alimentation (SSA), telle qu’elle est pensée aujourd’hui, repose sur trois piliers :
- "universalité" —> mettre en place une carte vitale de l’alimentation, créditée chaque mois de 150 € par personne (mineurs compris) et donnant accès à des produits conventionnés, "que l’on soit pauvre ou riche. (...). Personne ne se sent "assisté" aujourd’hui lorsqu’il utilise sa carte vitale chez le médecin parce que tout le monde y a droit" ;
- "conventionnement organisé démocratiquement" —> l’accès aux produits...mais à tous les produits ? Les conséquences de l’agriculture industrielle sont connues depuis quelques années maintenant : le conventionnement des produits, alors accessibles via la sécurité sociale alimentaire, permettrait de ré-orienter la production agricole. Le choix des produits conventionnés serait fait en collectif et de manière démocratique ;
- "un financement basé sur la cotisation sociale" —> à l’échelle de la France, cela représenterait "8 % de la valeur ajoutée produite" annuellement, soit "un budget annuel de 120 milliards d’euros". Les cotisations représentent la piste la plus étudiée par le collectif, car elles permettent de maintenir une organisation démocratique et d’éviter les dérives liées à une redistribution des richesses par l’État.
10 structures nationales sont actuellement membres de ce collectif : ISF-Agrista (association pour le développement de la souveraineté alimentaire), le réseau Civam (dont B.L.E est membre), le réseau Salariat (association développant des alternatives au capitalisme), la Confédération paysanne (lien avec ELB au Pays Basque), le collectif Démocratie alimentaire, l’Atelier Paysan, Les ami·es de la Confédération paysanne, L’ardeur ("éducation populaire politique"), Mutuale et l’UFAL (union nationale d’associations familiales).
" (...) la coexistence des modèles agricoles n’est pas suffisante pour remettre en cause le système agro-industriel, loin de là : il s’agit d’un état permanent de prédation du système agro-industriel sur toutes ses formes d’alternatives. (...). L’agriculture et l’alimentation regorgent d’alternatives au système de production industriel, dont la population est de plus en plus consciente des dégâts qui ne sont plus à démontrer. Mais la problématique de l’accès de tous et toutes à une alimentation de qualité est encore trop peu ancrée, dominée par des slogans expliquant que manger bio ne coûte pas plus cher et qu’avoir une alimentation de qualité ne serait qu’une question de volonté."
Tous les passages entre guillemets dans l’article sont tirés de leur site internet.
Pour aller plus loin et suivre l’actualité du collectif : https://securite-sociale-alimentation.org/