Appel à la mobilisation pour défendre l’élevage de plein air dans ce contexte de grippe aviaire et d’abattage massif d’animaux. B.L.E relaie un appel du syndicat E.L.B à se rassembler samedi 30 janvier à 14h, sur la place du marché à St Palais. Nous vous relayons aussi une pétition (voir à la fin de cet article).
Depuis sa création, B.L.E s’est clairement prononcée pour une certaine vision de l’agriculture et de nos sociétés : à travers la bio que nous appelons, ce sont des systèmes agricoles autonomes et économes qui sont mis en avant - davantage résilients car plus équilibrés, plus proches des besoins des animaux et de leur bien-être ; moins dépendants d’intrants extérieurs à la ferme, avec moins de transports et davantage en lien avec le contexte local ; plus économes dans leurs pratiques, en terme d’empreinte sur l’environnement et de bilan carbone.
Dans le cas particulier des élevages de volailles, la bio ce sont des élevages non industriels, avec l’accès à l’extérieur, le plein air et la limitation de la promiscuité entre les animaux. Pour leur bien-être, pour modeler les paysages, pour valoriser les ressources existantes.
Comme l’écrit Matthieu Calame (Une agriculture pour le XXIème siècle - manifeste pour une agronomie biologique, 2007), l’agronomie biologique c’est :
- " une limitation drastique des importations qui sont perçues comme autant de symptômes de déséquilibres du système ;
- une interprétation des attaques parasitaires ou des maladies comme des "censeurs" qui viennent révéler le déséquilibre des pratiques ou des variétés mal acclimatées et inadaptées."
Or, le système industriel intégré en production de canards et autre volailles, c’est ça : "le caneton d’un jour est envoyé dans une exploitation qui fait grandir les canards jusqu’à ce qu’ils soient "prêts à gaver". Ils sont ensuite envoyer vers d’autres élevages, spécialisés dans le gavage, avant d’être envoyés à l’abattoir. Soit trois déplacements plutôt qu’un seul [dans les élevages paysans]." Extrait d’un article de Reporterre, La Grippe aviaire met à rude épreuve l’élevage paysan (voir le lien à la fin de cet article).
En 2016-2017, lors d’une première crise sanitaire importante face à la grippe aviaire, la plateforme d’épidémiosurveillance en santé animale, ESA, concluait "(...) le rôle de la transmission aéroportée [par les palmipèdes sauvages] est probablement faible par rapport à d’autres modes de transmission. (...) le fait que les élevages de galliformes soient moins touchés que les élevages de palmipèdes semble conforter l’hypothèse selon laquelle les principaux facteurs de diffusion sont liés aux mouvements d’animaux, de véhicules et de personnes, nettement plus intenses au sein de la filière palmipèdes gras qu’au sein de la filière gallus (notamment en raison d’une segmentation des étapes d’élevage plus importante au sein de la filière palmipède gras)." (lien vers le rapport en entier à la fin de cet article).
Il faut ré-orienter ce système déséquilibré et dépendant vers des élevages à taille humaine, de plein-air, biologique, présents sur tous les territoires... et pour cela, mettre tous les moyens pour accompagner les fermes qui vivent durement cette crise.
Pour aller plus loin :
- article de Reporterre -> https://reporterre.net/La-grippe-aviaire-met-a-rude-epreuve-l-elevage-paysan
- étude de la plateforme ESA -> https://www.plateforme-esa.fr/article/influenza-aviaire-hautement-pathogene-en-france-en-lien-avec-le-virus-h5n8-premiers-elements
- pétition "Pour l’élevage de volailles en plein air toute l’année" -> https://www.mesopinions.com/petition/politique/elevage-volailles-plein-air-toute-annee/124160