En Euskal Herri, on est bi-eaux ! Ura, laborarien praktiken bihotzan !

L’eau est une question centrale sur le territoire, ce qui est ressorti crûment ces derniers mois : restrictions multiples de l’usage de l’eau (irrigation des cultures...), ravitaillement de zones en eau potable avec des camions citernes.... En Iparralde, avec son climat relativement humide, les enjeux autour de l’eau sont multiples : comment gérer les surplus d’eau dans les sols, pour éviter / limiter les maladies et asphyxie des racines ? Comment gérer les déficits d’eau de pluie, généralement estivaux et plus ou moins virulents selon les années ?

Avec ses températures douces et une pluviométrie moyenne de 1 500 mm/an, le climat du Pays basque Nord est favorable à l’activité biologique des sols et au développement des plantes cultivées, d’où ce paysage très verdoyant. Les modifications climatiques, avec des alternances de périodes humides et sèches de plus en plus raides, des inondations accrues, peuvent provoquer de lourds dégâts dans les cultures, les estives...
A travers leur engagement dans des pratiques plus autonomes, économes et biologiques, les fermes adhérentes de B.L.E travaillent depuis bientôt 30 ans en faveur de la bonne qualité chimique et bactériologique des deux eaux (eaux douces, eaux littorales). Moins mise en avant, une réflexion de fond a aussi été engagée sur la gestion quantitative de l’eau, et l’actualité de la sécheresse 2022 vient malheureusement et durement confirmer la nécessité de travailler cette question.

Un recueil des pratiques paysannes autour de l’eau, en terme de qualité de l’eau et de quantité au fil des saisons

En 2021, une fiche technique a été rédigée par B.L.E : "Recueil de pratiques paysannes : faire s’infiltrer, freiner, récupérer l’eau en contexte pédoclimatique basque". L’objectif était de proposer une synthèse non exhaustive des pratiques paysannes présentes sur le territoire favorisant la circulation de l’eau et optimisant au mieux l’irrigation des cultures, en lien avec le contexte pédo-climatique d’Iparralde.
Nous avons donc recueilli les expériences et connaissances accumulées soit sur des fermes, soit dans des formations B.L.E avec des pédologues, techniciens irrigation, paysans-formateurs pour mieux comprendre le fonctionnement hydrologique des sols, et les relations plante - eau - animal.
A travers des exemples concrets, voici les thèmes abordés dans ce dossier de 12 pages, téléchargeable ci-dessous :

  • Des paysages agricoles basques qui entretiennent le cycle de l’eau —> l’importance de la matière organique des sols pour stocker l’eau et limiter l’irrigation ; le rôle de l’enherbement dans le cycle de la pluie ; les fonctions multiples des haies et rypisylves.
  • La gestion de l’excès d’eau —> aménagement des parcelles (curage de fossés, drains et zones végétalisées en sortie de drain, mare...), pratiques culturales favorisant la circulation de l’eau et l’infiltration : outils verticaux de travail du sol, cultures sur buttes ou planches surélevées.
  • Astuces de paysans pour acheminer, stocker, traiter l’eau —> pompe béliers, récupération eaux de pluie, phytoépuration, gestion de la qualité de l’eau d’abreuvement.
  • Optimiser ses apports en eau aux plantes cultivées —> outils de pilotage de l’irrigation et pratiques économes en eau en maraîchage, dynamisation de l’eau.

Des formations seront proposées dans les semaines à venir sur tous ces thèmes : irrigation économe, qualité de l’eau d’abreuvement et santé des animaux... Au delà de l’eau, l’enjeu quantitatif eau est relier à l’enjeu climat, par deux aspects : l’adaptation nécessaire à l’impact du changement (période de sécheresse, pics de chaleur, pluviométrie irrégulière) mais aussi, ce qui est moins connu, l’impact sur le cycle de l’eau, la vapeur étant aussi n gaz à effet de serre, le premier même. Nous allons parler beaucoup d’eau dans les années à venir, et de parler, ça donne soif... Euritan dantzn, euritan dantzan, kalien !

...l’eau à la une ailleurs

"Récupérer l’eau de pluie, ça coule de source ?", titre d’un article paru dans la revue Symbiose de septembre 2022, n°281, écrit par Jérémy Bellanger - technicien maraîchage à Agrobio 35. Cet article parle des enjeux autour de la récupération de l’eau de pluie pour l’irrigation des cultures maraîchères, ainsi que de comment mettre cette récupération en place : point réglementaire sur l’usage des eaux pluviales ; comment estimer le volume d’eau possiblement récupérable ; comment concrètement la récupérer et la stocker.
Cet article est téléchargeable en entier ci-dessous.